3 causes tabous du burn-out professionnel en entreprise

Une Professeure en psychologie devenue une référence pour ses recherches sur le burn-out, Christina Maslach a mis en lumière des facteurs de risques psycho-sociaux liés au travail comme causes du burn-out professionnel.

Avec ma propre expérience du burn-out professionnel, ce que je vous propose aujourd’hui, c’est de vous présenter 3 facteurs qui ne sont pas clairement identifiés ni nommés à ma connaissance dans la littérature sur les  causes du burn-out professionnel.

Ces 3 causes du burn-out professionnel en entreprise gagnent selon moi à être clairement identifiées, nommées et étudiées de plus près car elles sont directement liées aux risques psycho-sociaux et ont un lien important avec la survenue d’un burn-out.

Elles peuvent d’ailleurs se situer en amont des risques psycho-sociaux (RPS) en entreprise selon moi, et donc être aussi considérées comme des causes de RPS.

AVERTISSEMENT : ces 3 causes causes du burn-out professionnel, prises isolément ne suffisent pas à la survenue d’un burn-out qui est, comme je le développe dans cet article, un processus complexe.

En revanche, additionnées les unes aux autres, elles y contribuent fortement selon mon retour d’expérience du burn-out.

D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment reconnu le burn-out comme phénomène lié au travail. Quel est votre avis sur cette décision ? Votre avis m’intéresse ! Profitez d’un commentaire sous cet article pour partager votre opinion et enrichir cet article de votre réflexion 🙂

Voici donc 3 causes tabous du burn-out professionnel en entreprise à connaître selon mon expérience pour éviter le burn-out et le prévenir dans votre entreprise :

Cause tabou N°1 du burn-out professionnel en entreprise : l’entretien annuel

De l’entretien annuel au burn-out :

Entre nous : qui est à l’aise et heureux avec l’idée qu’une personne voire plusieurs l’évaluent en permanence ? Qui n’a pas déjà eu envie d’envoyer promener l’entretien annuel ?

Il est d’ailleurs statistiquement prouvé que l’entretien annuel est cité par les salariés comme le moment le plus stressant de l’année pour eux.

Quand on sait que la préparation d’un entretien annuel démarre 3 à 6 mois avant l’entretien effectif, il est clair que l’individu en difficulté relationnelle avec sa hiérarchie, voir en conflit avec, stresse au moins 3 mois de l’année, rien que du fait de ce rituel.

Tout ce qui soumet un individu à un jugement extérieur et à une évaluation par une tierce personne, génère une certaine part d’appréhension voire de stress.

Je choisis l’exemple de l’entretien annuel pour illustrer comment un événement unique qui se répète chaque année tel un rituel de passage, génère du stress pour l’individu et peut contribuer à l’émergence du burn-out.

Préparer son entretien annuel : une cause tabou du burn-out professionnel

Prenons l’exemple d’une personne qui se prépare à passer un entretien annuel avec son manager, avec qui elle a de grandes difficultés à communiquer.

Cette personne va se préparer à son entretien, se poser des tas de questions en amont, imaginer différents scénarios, peut-être se mettre en échec à l’avance, ou opter pour une apparente indifférence.

Cette personne va agir de façon à souffrir le moins possible pendant son entretien annuel.

Une bonne partie de l’énergie mentale de cette personne est accaparée par son entretien annuel. Chacun imagine les issues possibles, ses attentes, ses besoins, ses perspectives, ses espoirs.

Durant la préparation, des ressentiments liés à des déceptions passées, des peurs liées à cet unique moment de l’année resurgissent.

Tout cela génère du stress. A noter que de son côté, le manager aussi a sa part de stress à gérer, vis-à-vis de son collaborateur, et de sa propre hiérarchie, en vue de son propre entretien annuel.

Imaginons que le collaborateur passe son entretien annuel à quelques heures de celui de son manager qui en ressort du négatif, et voilà un entretien annuel où la vraie écoute sera mise à l’épreuve.

Le stress généré par l’entretien annuel est aussi, selon moi, fonction des facteurs suivants :

– qualité de la relation continue entre le manager et son collaborateur

– suivi durant l’année des actions proposées dans l’entretien annuel précédent

– équité entre les collaborateurs au sein de l’entreprise

– degré d’ouverture du collaborateur et du manager sur les points à améliorer

– écoute réciproque entre le collaborateur et son manager

– sérieux dans la préparation de l’entretien annuel

– régularité des échanges qualitatifs et privilégier en one-to-one durant l’année

Cause tabou N°2 du burn-out professionnel en entreprise : les réorganisations successives

Imaginons maintenant un salarié dont la direction change 4 fois en 5 ans.
A chaque fois, il passe son entretien annuel avec un nouveau directeur, qui lui-même prend tout juste son poste en mains. Au stress d’avant entretien annuel s’ajoute le stress naturel lié à l’adaptation à des changements d’organisation successifs.

Une perte de sens peut aussi toucher cette personne.

Une autre forme de burn-out professionnel émerge : c’est le brown-out.

Quand la personne ne voit plus le sens de ce qu’elle fait et qu’elle se sent déroutée en permanence, sans repères fiables sur lesquels s’appuyer dans son environnement professionnel.

En outre, se faire appuyer pour évoluer en interne quand son manager change chaque année relève d’un exploit. Le nouveau manager étant accaparé par la réussite de sa propre mission, et n’étant pas toujours formé à la fonction managériale.

Le collaborateur se retrouve donc en ballottage permanent, et fait de son mieux pour conserver sa position afin d’assurer sa sécurité financière.
Dans les grands groupes, les réorganisations se succèdent.
Faire et défaire un travail est monnaie courante pour satisfaire des demandes contradictoires qui se succèdent, quand le travail demandé est suivi.

Cela contribue au burn-out quand une personne vit cela pendant des mois voire des années. Le collaborateur compense comme il peut et intériorise souvent, de façon souvent inconsciente, le mal-être qu’il ressent au quotidien.

Cause tabou N°3 du burn-out professionnel en entreprise : baisse de confiance dans les relations sociales au travail

Pour ce facteur comme pour les précédents, tout le monde au sein de l’entreprise est concerné.

Quand je dis tout le monde, je pense aussi au PDG de l’entreprise. De mon point de vue, personne n’est épargné par la baisse de confiance dans les relations sociales au travail et par ses conséquences sur le moral et sur la santé.

Lien entre les relations sociales et la santé :

Selon une étude réalisée auprès de plus de 1 000 salariés français sur leurs relations humaines au travail, 36% des sondés aimeraient davantage de confiance dans leurs relations humaines au travail.

Il est scientifiquement admis et reconnu par l’OMS que la qualité des relations sociales au travail est un facteur de bien-être global.

La confiance dans les relations sociales au travail comme moteur de bien-être global :

Vous avez peut-être tiqué sur ceci : je parle de la baisse de confiance comme cause tabou du burn-out professionnel et non comme symptôme.

Je pense que la perte de confiance est le symptôme qui vient après la baisse de confiance. La perte de confiance, d’une certaine façon, laisse émerger le burn-out ou la dépression, ou pousse le collaborateur à chercher un nouvel horizon professionnel.

De la baisse de confiance dans les relations sociales au travail au burn-out :

Comment en arrive-t-on au burn-out par ce facteur ?

Comme je l’indique en introduction, un facteur à lui seul ne suffit pas à générer un burn-out professionnel.

En revanche, la baisse de confiance dans les relations sociales au travail est un facteur à prendre au sérieux pour éviter le burn-out.

En effet, pour entretenir de bonnes relations au travail, encore faut-il avoir un degré de confiance dans celles-ci.

Les conséquences de la baisse de confiance à ce niveau sont, entre autre :

– l’isolement, le fait de se mettre à l’écart

– la peur du rejet, de l’exclusion

– peur du regard des autres

– La tristesse

– Le découragement

– la baisse de motivation

– cynisme

– rumination mentale

– anxiété

– perte de lien

– fermeture dans les échanges pour se protéger

– hyper vigilance épuisante

– autocritique et auto-analyse permanente

– développement d’un faux-self, très courant chez les hypersensibles et les hauts potentiels. L’individu gomme inconsciemment sa personnalité pour paraître tel qu’il observe/analyse/ressent/perçois que cela est le mieux pour être accepté d’autres personnes.

Ai-je besoin de développer davantage ?

Je crois qu’avec un cocktail de conséquences comme celui-là, il est clair que la baisse de confiance dans les relations sociales au travail est un facteur tabou du burn-out professionnel dans les entreprises.

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En conclusion :

Entretiens annuels

+

Réorganisations successives

+

Baisse de confiance dans les relations sociales au travail

= cocktail à haut risque pour la survenue d’un burn-out professionnel en entreprise.

Je suis ravie d’avoir partagé cet éclairage personnel sur 3 facteurs tabous du burn-out professionnel en entreprise. J’espère contribuer à libérer la parole sur ces facteurs à travers cet article et les échanges qu’il occasionnera 🙂

Au plaisir d’échanger en commentaire de cet article ou via ma Page Facebook 🙂

Merci de m’avoir lue 😉